22 octobre 1941 — Hommage aux fusillés de Châteaubriant

Le 22 octobre 1941, vingt-sept résistants communistes et syndicalistes furent fusillés à Châteaubriant. En ces temps de réécriture de l’histoire et de confusion morale, leur mémoire rappelle qu’aimer la France, c’est refuser l’oubli et défendre la dignité populaire.

22 octobre 1941 — Hommage aux fusillés de Châteaubriant

Quand la mémoire populaire résiste à la réécriture du passé

Le 22 octobre, on se souvient des fusillés de Châteaubriant, mais les autorités françaises en parlent souvent discrètement. On évoque « la mémoire des résistants » sans vraiment dire qui ils étaient ou ce qu’ils incarnaient. Ces hommes n’étaient pas des chefs militaires ou des personnalités connues, mais des ouvriers, des instituteurs, des syndicalistes, des militants communistes ou des élus locaux. Détenus comme prisonniers politiques dans un camp français, ils ont été exécutés sur ordre de l’occupant allemand, avec la complicité silencieuse de l’administration de Vichy. Ils représentaient la Résistance, mais aussi l’idée d’une France populaire, solidaire et fraternelle, qui refusait la barbarie.

Aujourd’hui, cette mémoire dérange dans le contexte politique. Elle contredit les récits qui montrent une France unie dans la Résistance, un pays sorti de l’occupation sans divisions ni trahisons. En réalité, la Résistance a d’abord été menée par des ouvriers et des communistes, née dans les usines, les cellules du Parti, les syndicats et les imprimeries clandestines. Ce sont des hommes et des femmes modestes, souvent issus du monde ouvrier, qui ont été les premiers à s’opposer à l’occupant. Leur engagement n’était pas seulement lié à Moscou, mais venait d’une fidélité profonde à la dignité, à la justice et à une France trahie par ses élites. Les présenter aujourd’hui comme des traîtres ou des dupes, c’est prolonger le mensonge d’État qui, déjà sous Vichy, les traitait de terroristes pour mieux les livrer.

Affiche de Simo sur les otages fusillés à Châteaubriant le 22 octobre 1941

De nos jours, certains tentent de réhabiliter Philippe Pétain, le présentant comme un « bouclier » qui aurait protégé la France de pires malheurs. Pourtant, il a joué un rôle central dans la collaboration, a participé au système de terreur et a abandonné la souveraineté du pays au nom d’un prétendu ordre moral. Pendant que certains en France ravivent cette honte, ailleurs, de Washington à Varsovie, d’autres minimisent la responsabilité d’Hitler ou cherchent à relativiser le nazisme en invoquant la guerre froide, comme si le mal absolu n’était plus le fascisme, mais Staline. Cette confusion autour de la mémoire n’est pas anodine : elle vise à effacer le lien entre les résistances populaires d’hier et celles d’aujourd’hui, et à remettre en cause la légitimité de toute forme d’insoumission.

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