Duralex, ou le sursaut d’un peuple : chronique d’un sauvetage national, où quand le peuple sauve ce que les élites ont abandonné.
Il est des noms qui résonnent dans la mémoire collective avec une chaleur particulière. Duralex en fait partie. Ces verres trempés, presque indestructibles, ont accompagné les repas de millions d’écoliers. Ils étaient posés sur les tables des cantines de la République ou des salles à manger des classes populaires et moyennes, témoins robustes du quotidien des familles et du service public.
Qui n’a pas joué, enfant, à comparer les numéros imprimés au fond du verre ? Duralex, c’est un héritage commun, un objet populaire, un symbole d’une France qui produit, qui invente, qui dure.
Et pourtant, il y a un an, ce symbole était au bord du gouffre. La verrerie historique de La Chapelle-Saint-Mesmin allait mettre la clé sous la porte, anéantie par l’explosion des coûts de l’énergie et par trente années de sous-investissement chronique. Cette entreprise, naguère fleuron de l’industrie du verre trempé, n’était plus qu’une usine essoufflée, dotée d’équipements vétustes, d’infrastructures obsolètes, parfois même dépourvue des installations les plus élémentaires : pas d’eau courante, pas de fosse septique, des moules datant parfois d’avant 1997. Trente ans sans investissements : voilà la réalité que découvre aujourd’hui la France. Trente ans de néolibéralisme, trente ans de diktats maastrichtiens.
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