Interview de Ah Maftuchan, membre du Conseil civil des BRICS et directeur exécutif de Prakarsa, par notre confrère Marco Fernandes, initialement publié dans Brasil de Fato - traduit par Fréquence Populaire.
L’Indonésie – dont on ne sait presque rien dans notre Occident empli de son sentiment de supériorité quasi néocolonial – trace son chemin vers son objectif : devenir la première puissance d’Asie du Sud-Est par des voies innovantes.
Sous la direction du président Prabowo Subianto, le pays tente de combiner « le meilleur du socialisme et du capitalisme » afin de construire une économie résiliente, autosuffisante et donc souveraine.
Des innovations en matière d’infrastructures aux politiques sociales pionnières, telles que les repas scolaires gratuits et les réformes éducatives, l’Indonésie redéfinit le développement autour de l’émancipation humaine et d’un processus d’industrialisation accéléré dans des domaines stratégiques.
Forte de sa riche histoire diplomatique et de sa nouvelle vision d’équilibre entre le social et l’économie, l’Indonésie s’impose comme un acteur mondial clé et un membre majeur des BRICS, organisation qu’elle a rejoint en janvier 2025.
Au terme d’une décennie marquée par le développement des infrastructures et l’ambition de créer davantage de valeur ajoutée dans sa base productive, l’Indonésie expérimente aujourd’hui un modèle alliant un État stratège et une économie de marché régulée.
Après avoir rejoint les BRICS et s’être imposée comme la première puissance d’Asie du Sud-Est, le pays tente de transformer son poids démographique (284 millions d'habitants, le premier pays musulman du monde sur un territoire grand comme quatre fois la France) et sa pertinence géopolitique en révolution industrielle.
La période 2014–2024, sous la présidence de Joko Widodo – ou Jokowi –, a permis d’accélérer la construction d’infrastructures et de réduire les distances logistiques en Indonésie, mais a laissé un défi majeur : convertir l’asphalte et le béton en productivité, innovation et emplois de qualité.
Le « downstreaming » – c’est-à-dire la stratégie de valorisation de la production nationale par l’industrialisation, notamment du nickel, à travers des restrictions sur les exportations de minerai brut, un différend avec l’OMC et un fort afflux de capitaux chinois – est devenu le test décisif de ce tournant économique.
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