Oubliée, la peur du feu nucléaire ? Dans A House of Dynamite, Kathryn Bigelow fait exploser le confort moral d’un monde persuadé que la bombe n’est qu’un souvenir. Un film coup de poing qui rappelle qu’entre la raison et le néant, il n’y a que quelques secondes.
Poète, cinéaste, prophète : Pier Paolo Pasolini fut abattu au matin du 2 novembre 1975. Dans sa mort, il avait déjà tout prévu — l’avènement d’un fascisme doux, médiatique, et moralement irréprochable.
Vers le ministère de la Vérité : Macron, la civilisation du contrôle
Sous couvert d’un « travail de civilisation », Emmanuel Macron prépare une ère nouvelle : celle du contrôle des esprits au nom du bien. Derrière la dépêche anodine de l’AFP, une bascule s’opère — du gouvernement des citoyens à la gestion de la pensée.
« Le pouvoir réside dans la capacité de déchirer l’esprit humain en morceaux, puis de le recomposer à nouveau selon la forme de son choix. » George Orwell, 1984
Nous y sommes. Ce que George Orwell décrivait dans 1984 n’est plus une simple fiction, c’est devenu une réalité politique. La surveillance ne s’arrête plus aux caméras, aux micros ou aux fichiers ; elle atteint désormais la conscience. Après avoir habitué les citoyens à être observés, on tente maintenant d’imposer une façon de penser, voire de dicter ce qu’il faut croire.
Au nom de la « civilisation numérique », Emmanuel Macron a annoncé un « travail de civilisation » sur les réseaux sociaux. Ce terme, qui semble anodin, révèle en réalité une volonté de contrôler les comportements, de surveiller les échanges et de discipliner la parole. Le contrôle ne se justifie plus seulement par la sécurité, mais par la moralisation. Ce n’est plus la peur du crime qui guide le pouvoir, mais la crainte de la dissidence.
Depuis cinquante ans, la surveillance s’est installée peu à peu, souvent justifiée par la lutte contre le terrorisme, la fraude ou la pédocriminalité. Nous l’avons évoqué récemment : la société occidentale vit sous un contrôle diffus, parfois accepté, parfois même applaudi. Mais aujourd’hui, ce contrôle technologique va plus loin et touche à la pensée. Il ne s’agit plus seulement d’observer les faits et gestes, mais aussi d’encadrer ce que l’on dit, ce que l’on croit, et peut-être bientôt ce que l’on ressent.
Ce « travail de civilisation » arrive à un moment politique particulier. Le pouvoir sent que les citoyens lui échappent, que l’opinion n’est plus aussi facile à façonner, et que les grands récits officiels se fragilisent. Internet, les réseaux sociaux et les médias indépendants ont brisé le monopole narratif des institutions. Pour les dirigeants, c’est presque une hérésie : dans un monde où l’information circule librement, la légitimité ne vient plus seulement d’en haut.
Alors, on invoque les causes les plus nobles pour justifier le bâillon. Et comme toujours, tout commence par les mêmes mots magiques : « il faut protéger les enfants ».
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