Nous sommes le 13 novembre. Dix ans ont passé depuis cette nuit d’effroi où Paris fut frappée au cœur par la barbarie islamiste. Dix ans depuis que 130 vies furent fauchées, que des centaines de familles furent dévastées. Ce soir-là du 13 novembre 2015, au Stade de France, sur les terrasses de Paris, au Bataclan, la France a vu mourir sa jeunesse – joyeuse, libre, insouciante – sous les balles de fanatiques. Ce soir-là, c’est la nation tout entière qui a saigné. Dix ans plus tard, nous commémorons, nous déposons des fleurs, nous allumons des bougies, nous écoutons des discours. Mais avons-nous retenu quelque chose ? En réalité très peu, sinon rien. La France, trop souvent, a troqué la lucidité pour une inconscience satisfaite : on ne comprend pas et, pire encore, on se refuse à comprendre et donc à agir.
Le choc, puis le renoncement
Le 13 novembre 2015 avait provoqué un électrochoc, suivant l’électrochoc des attentats contre Charlie Hebdo, l’Hyper Cacher de Vincennes et de Montrouge de janvier 2015. La guerre frappait en plein Paris. Les commandos de Daech avaient planifié une tuerie d’une ampleur inédite. Face à cette attaque, la nation s’était relevée avec courage. Mais très vite, le sursaut s’est éteint. On a pleuré, on a chanté, on a allumé des bougies — et on a recommencé à fermer les yeux. La France a retrouvé ses réflexes d’angélisme, de fausse tolérance, de nonchalance devant le danger. On a préféré les formules rassurantes aux vérités qui dérangent. La mémoire est devenue rituel, pas un enseignement conduisant au changement.
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