Dans La fabrication de l'ennemi (2011), Pierre Conesa rapporte un bon mot du conseiller diplomatique de Gorbatchev prononcé en 1989 : «Nous allons vous rendre le pire des services : nous allons vous priver d'ennemi !» Il est vrai que pendant quelques décennies, la cohérence du camp occidental a pu sembler moins compacte qu'auparavant, avec l'opposition de la France et de l'Allemagne à la guerre illégale de Bush en Irak, ou même le constat d'une Otan « en état de mort cérébrale » par Emmanuel Macron en... 2019 ! Mais six petites années après, le même président français déclare qu'un « ogre », à nos portes, veut nous manger !
Dès lors, pour échapper au Croquemitaine, les petits européens se groupent autour de « Papa » - comme Mark Rutte appelle Trump – et acceptent tous ses marchés de dupes. Le premier, annoncé au sommet de l'Otan, consiste à acheter des armes au complexe militaro-industriel étatsunien pour les donner aux Ukrainiens : Trump a dès lors le beurre (des commandes pour son industrie) et l'argent du beurre (les Européens financent l'affrontement contre la Russie, pourtant lancé initialement par les États-Unis). Le second, dévoilé à la fin de l'été, est le diktat commercial insupportable accepté par Ursula von der Leyen. De là à dire qu'elle ressemble à une crémière...
Lire l'article complet
Créer un compte
pour lire l'article complet et accéder à tous les contenus pour
réservé aux abonnés.
S'abonner