Oubliée, la peur du feu nucléaire ? Dans A House of Dynamite, Kathryn Bigelow fait exploser le confort moral d’un monde persuadé que la bombe n’est qu’un souvenir. Un film coup de poing qui rappelle qu’entre la raison et le néant, il n’y a que quelques secondes.
Poète, cinéaste, prophète : Pier Paolo Pasolini fut abattu au matin du 2 novembre 1975. Dans sa mort, il avait déjà tout prévu — l’avènement d’un fascisme doux, médiatique, et moralement irréprochable.
Le budget Knafo : zéro texte, deux colonnes et un sourire
Présenté comme un « contre-budget », le document de Sarah Knafo n’est qu’une infographie bancale postée sur X : deux colonnes, 20 lignes et une photo flatteuse pour masquer le vide. Un budget sans texte, sans relecteur, et sans pensée — mais avec le sourire.
Après le “contre-budget” du Rassemblement national, où nous avions déjà remarqué une écriture très algorithmique, voici maintenant celui de Sarah Knafo pour le parti Reconquête. Il semble que ce soit devenu tendance : les budgets politiques conçus avec l’intelligence artificielle. On retrouve la même structure, la même symétrie, les mêmes chiffres ronds et toujours aucune logique macroéconomique. On a l’impression que les partis de la droite radicale ont utilisé le même prompt : « fais-moi un budget sérieux, équilibré et patriote, qui s’oppose aux assistés et aux étrangers, et qui plaise aux riches ». Le résultat ressemble à un tableau Excel, froid et mécanique, présenté comme une preuve de rigueur et d’autorité.
Sauf que cette fois, il ne s’agit plus d’une maladresse. C’est revendiqué comme un signe de compétence technocratique, comme la preuve qu’il existe enfin une “droite sérieuse” capable de manier les chiffres. Et c’est précisément là que le malaise s’installe. Car derrière le sourire de communication et les colonnes de chiffres parfaitement alignées, on ne trouve ni cadre macroéconomique, ni méthode, ni trace de travail réel. Rien qui ressemble à une modélisation, une évaluation, un scénario. Juste une série de suppressions linéaires, déclinées avec la froideur d’une formule Excel et la brutalité d’un mot d’ordre idéologique.
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Oubliée, la peur du feu nucléaire ? Dans A House of Dynamite, Kathryn Bigelow fait exploser le confort moral d’un monde persuadé que la bombe n’est qu’un souvenir. Un film coup de poing qui rappelle qu’entre la raison et le néant, il n’y a que quelques secondes.
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