« Bien entendu , on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant : l’Europe! l’Europe! l’Europe! Mais ça n’aboutit à rien et ça ne signifie rien ». - De Gaulle, 14 décembre 1965
L’Europe n’est pas un continent. Elle ne l’est pas, en tout cas, selon la norme géographique : une vaste étendue de terres limitée par un ou plusieurs océans. En ce sens, c’est d’Eurasie qu’il faut parler ou même, pour respecter les ordres de grandeur, simplement d’Asie, l’appendice européen constituant de fait un sous-continent, au même titre que le sous-continent indien. 
Et encore celui-ci est-il séparé du reste de l’Asie par un complexe de barrières naturelles, ce qui n’est pas le cas de l’Europe, largement ouverte à l’Est sur les vastes étendues continentales. L’Europe a toujours eu un problème de définition avec sa frontière orientale, et c’est seulement au XVIIIe siècle qu’un géographe russe a proposé la situer sur l’Oural. Il s’agissait pour lui de battre en brèche le stéréotype négatif d’une Russie « asiatique ». Car si la qualification européenne a une seule fonction, c’est de désigner, par la négative, l’Autre quel qu’il soit - mais notamment asiatique. Metternich affirmait ainsi que l’Asie commençait à la sortie de Vienne.
 
Un espace sans unité
Selon le grand historien Eric Hobsbawm, l’Europe n’a fondamentalement pas d’autre identité que ce rapport à l’altérité. Il n’y a pas une essence européenne, et il n’y a jamais eu d’unité européenne. L’histoire de l’Europe, c’est celle de sa division.
 
  
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