Le général Mandon oublie la dissuasion : une faute stratégique majeure
Les propos tenus par le chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon, devant le congrès des maires de France, auraient dû provoquer un rappel à l’ordre immédiat du pouvoir politique. Il n’en fut rien (voir notre article). Pourtant, appeler publiquement la nation à « accepter de perdre ses enfants », évoquer une guerre majeure avec la Russie dans « trois ou quatre ans » et présenter comme inévitable le sacrifice de la jeunesse, ne constitue pas une simple maladresse : c’est une rupture grave, à la fois institutionnelle et stratégique. Une rupture d’autant plus préoccupante qu’elle émane de celui qui, précisément, devrait être le premier gardien de la doctrine militaire française.
Dans notre République française, la question de la guerre relève exclusivement de l’autorité politique - l'exécution incombant aux militaires. Le Président de la République est chef des armées, responsable de la stratégie nationale, seul détenteur du feu nucléaire. Le Parlement, quant à lui, est l’instance légitime qui autorise l’engagement durable des forces françaises. En s’exprimant comme un ministre de la guerre devant les maires de France — c’est-à-dire devant les élus locaux représentant l’ensemble de la population — le général Mandon s’est placé en dehors de son rôle. Et le silence du chef de l’État, loin d’être neutre, devient un signal inquiétant : celui d’un exécutif qui renonce à exercer l’autorité civile sur l’institution militaire. Dans une puissance nucléaire, une telle défaillance n’est pas anodine. Elle est dangereuse.
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