« Caché dans sa forteresse, le seigneur du Mordor voit tout. Son regard perce les nuages, l'ombre, la terre et la chair. Tu sais de quoi je parle, Gandalf : un grand Œil, sans paupières, ceint de flammes. » – Saroumane parlant à Gandalf dans La Communauté de l'Anneau.
Il aura une décennie pour que soit pleinement assumée une relation longtemps restée officieuse. En 2025, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), principal service de renseignement intérieur français, a renouvelé pour trois années supplémentaires son contrat avec l’entreprise américaine Palantir Technologies, spécialisée dans l’analyse de données massives. Ce renouvellement prolonge une dépendance entamée dès 2015 et fait entrer la France dans une situation inédite et profondément problématique : près de dix ans de dépendance structurelle à une infrastructure logicielle critique contrôlée par une société américaine pour le traitement de ses données de renseignement les plus sensibles.
Le sujet est pourtant d’une gravité extrême. Aucun État sérieux ne délègue durablement ses fonctions régaliennes – et encore moins son renseignement intérieur – à une puissance étrangère, fût-elle alliée. Il eut été tout simplement inimaginable que le FBI (équivalent de la DGSI) confie pendant dix ans la gestion de ses données critiques à une startup française. Les États-Unis, la Russie, la Chine ou Israël ont compris depuis longtemps que la souveraineté technologique ne peut être négociée et ne peut être externalisée. La France, elle, accepte cette situation avec une étonnante - ou coupable - passivité.
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