« Une désorganisation organisée » - Peter Watkins
Peter Watkins est mort — et avec lui disparaît l’un des derniers grands insurgés du cinéma. Non pas un simple réalisateur, mais un résistant. Un homme qui, toute sa vie, aura lutté contre la domestication du regard, contre l’emprise des médias et la servitude de la pensée. Watkins ne filmait pas pour plaire, il filmait pour réveiller, pour résister à la propagande, critiquant tant ses manifestations sur le fond que sur la forme.
Né en 1935 dans la banlieue de Londres, il appartenait à cette génération d’après-guerre qui a vu naître la télévision et la propagande de masse. Très tôt, il comprend que les images peuvent servir à dissimuler autant qu’à révéler, ou tout simplement à flouter la réalité. Dès ses premiers films, il s'attaque à la forme de la propagande en cherchant à défaire cette illusion d’objectivité que le reportage ou le documentaire prétendent incarner - en particulier quand ils sont véhiculés sur les médias de masse.
Par son enseignement, Peter Watkins a tenté de mobiliser les consciences des citoyens afin qu'ils s'interrogent par eux-mêmes sur la véracité des récits officiels qu'on leur verse et qui conduisent à accepter la guerre, quelle qu'elle soit. Son œuvre, sa méthode sont particulièrement utiles quand on songe aux récits qui ont justifié les guerres d'Afghanistan, d'Irak, du Kosovo, de Libye, d'Ukraine et de tant d'autres.
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