Pour une République démocratique du travail

La défiance politique s’enracine dans l’absence de souveraineté au travail. Tant que l’entreprise reste une zone d’exception, la promesse démocratique demeure inachevée.

Pour une République démocratique du travail
« La Révolution a fait du Français un roi dans la cité et l’a laissé serf dans l’entreprise. » - Jean Jaurès

La démocratie s’arrête-t-elle aux portes de l’entreprise ? Privés d’autonomie au travail, les citoyens perdent aussi foi dans la vie publique. La démocratie économique n’est pas un luxe : elle conditionne l’avenir de la République.

Alors que notre démocratie vacille sous le poids de la défiance et du sentiment d’impuissance, un angle mort demeure : celui de la démocratie au travail. Comme si les principes républicains s’arrêtaient aux portes des entreprises. Comme si le lieu où les citoyens passent l’essentiel de leur vie éveillée devait rester hors du champ politique. Pourtant, c’est bien là que se joue une part décisive de la crise démocratique contemporaine.

La démocratie réelle ne peut se satisfaire d’un rituel électoral quinquennal, pas même annuel, a fortiori lorsque les résultats des urnes n’ont plus aucune influence sur la politique menée. La démocratie doit être une expérience quotidienne de participation, de débat, de responsabilité partagée. Or, si le monde professionnel réunit a priori toutes les conditions pour jouer ce rôle d’agora, c’est précisément ce que la division du travail empêche. Sous couvert d’efficacité et de performance, le pouvoir de décision est confisqué par les directions, les actionnaires et désormais par les outils numériques. Les travailleurs, relégués au rang de « ressources humaines », se voient refuser toute souveraineté sur l’organisation du travail et sur sa finalité.

Le mal est en réalité ancien. Depuis la Révolution française, l’entreprise est conçue non comme un projet collectif, mais comme une propriété privée. Dès lors, le patron n’a nul besoin de partager son pouvoir : il est chez lui. Ce déséquilibre entre capital et travail engendre un climat d’hostilité larvée, fait de méfiance, de désengagement et de résignation. Le dialogue social, quand il existe, se limite au mieux à un troc : hausses de salaire contre paix sociale.

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