Encore une mâtiné jolie en famille ternie par la déshumanisation normative imposée comme un « progrès », comme une victoire du combat pour « l'égalité », alors que ce n'est qu'un élément du désenchantement bureaucratique du monde.
Un café dans la main, dans l'autre un stylo suspendu en l'air au-dessus du carnet scolaire à signer que me tend un de mes enfants.
« Responsable légal 1 » ou « Responsable légal 2 » ? Dans quelle case signer ? Qui suis-je ? Dilemme et agacement.
La révolte interne gronde : je n’en peux plus de devoir signer les carnets et formulaires scolaires de mes enfants en tant que « Responsable légal 1 » ou « Responsable légal 2 », « Parent 1 » ou « Parent 2 ».
Mes enfants n’ont pas été mis au monde par « RL1 » et « RL2 » : ils ont un père et une mère.
Et qui est « 1 » et qui est « 2 » ? N'y a-t-il pas là encore une différence insupportable ? Premier ou second ? Plus grand ou plus petit ? Qui est blessé, celui ou celle qui signe « Responsable légal 1 » ou « Responsable légal 2 » ? Qui domine symboliquement dans le couple et s'impose à l'autre ? UN ou DEUX ?
Notons qu'il y à là un « champs de luttes » inédit , l'horizon nouveau d'un combat picrocholin - ou byzantin, on choisira selon ses goûts - à mener pour les ayatollahs de l'abrasion des différences. Un combat d'importance alors que s'effondre notre modèle social républicain, les services publics et plus généralement la France.
« Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots. » - Jean Jaurès.
Cette novlangue bureaucratique, soi-disant neutre, est profondément déshumanisante – au quotidien. Elle écrase les différences, nie les liens concrets, gomme les mots que 98 % des gens utilisent et ressentent. Numéroter les parents comme des cases à cocher, c’est déjà une manière de les traiter comme des objets administratifs — certains y verraient même les prémices du fascisme.
On présente cela comme du progrès. En réalité, c’est une régression.
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