Le dernier cri de Pasolini

Poète, cinéaste, prophète : Pier Paolo Pasolini fut abattu au matin du 2 novembre 1975. Dans sa mort, il avait déjà tout prévu — l’avènement d’un fascisme doux, médiatique, et moralement irréprochable.

Le dernier cri de Pasolini
Pier Paolo Pasolini en 1971 - ©Getty - Ullstein bild

Sur la plage d'Ostie, le jour se lève. C'est le lendemain de la Toussaint. Un cadavre gît dans son sang. Un jeune homme prétend qu'il a tué cet homme mûr qui avait sollicité ses faveurs. En 1975, ce genre d'affaires a tôt fait de discréditer, même une victime de meurtre.

Trente ans après, le jeune homme, qui n'en est plus un, dit la vérité : ce sont plusieurs hommes à l'accent sicilien arrivés brusquement sur les lieux qui ont commis le meurtre. Le cadavre avait annoncé avant sa mort qu'il savait des choses sur les malversations d'une certaine bourgeoisie. C'était un poète qui préférait le frioulan à l'italien, un cinéaste qui n'avait jamais appris à filmer.

Pier Paolo Pasolini est mort à 53 ans d'avoir été trop libre. Il y a cinquante ans, la société de consommation, la civilisation du luxe, de la luxure et de la laideur a eu raison de son ennemi le plus acharné. Peut-être devons-nous nous réjouir pour lui qu'il n'ait pas assisté à cette abomination qu'est devenue l'Italie politique et médiatique d'après sa mort, avec Berlusconi et ses soirées Bunga-Bunga.

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