Bruno Le Maire ou l’irresponsabilité politique

Sept ans ministre de Macron, vingt-cinq ans au cœur de l’État : Bruno Le Maire feint de découvrir les méfaits de l’Union européenne. Une tartufferie de plus, symbole d’une caste politique jamais responsable, jamais coupable.

Bruno Le Maire ou l’irresponsabilité politique

Il est des moments de la vie publique où le citoyen se demande s’il doit rire ou pleurer. Quand Bruno Le Maire, ministre de l’Économie depuis plus de sept ans et acteur de premier plan de la vie politique française depuis un quart de siècle, explique désormais que « l’Union européenne est responsable de la désindustrialisation de la France » et que « les technocrates de Bruxelles tuent l’Europe », le sentiment oscille entre la stupéfaction et la colère. Voilà donc celui qui a accompagné, justifié et promu les politiques européennes les plus destructrices depuis Maastricht qui, soudain, découvre les dégâts dont il est l’un des principaux architectes.

Voilà donc l’homme qui, depuis un quart de siècle, a occupé toutes les places clés de l’appareil d’État, l’homme qui a voté, justifié, appliqué et défendu tous les traités européens, qui découvre aujourd’hui les dégâts qu’il a lui-même semés. Tartufferie ? Hypocrisie ? Cynisme ? Sans doute les trois à la fois.

Vingt-cinq ans à défaire la souveraineté française

Bruno Le Maire n’est pas un météore politique, c’est un vieux routier du système. Directeur de cabinet de Dominique de Villepin à Matignon, secrétaire d’État aux Affaires européennes, ministre de l’Agriculture sous Sarkozy, puis ministre de l’Économie d’Emmanuel Macron depuis 2017 et pendant presque 8 ans, il est dans les arcanes du pouvoir depuis un quart de siècle au moins.

Et à chaque étape, il a participé à défaire la souveraineté de la France. Il a été de ceux qui ont enterré le vote du peuple en 2005, quand les Français ont rejeté massivement le traité constitutionnel européen, ressuscité sous la forme du traité de Lisbonne en 2008 et imposé par un Congrès réuni à Versailles. Il a été de ceux qui ont vanté les mérites de la dérégulation, du libre-échange, des délocalisations, du dumping fiscal et social en Europe. Il a été de ceux qui ont imposé le dogme de la mondialisation heureuse, en sacrifiant des pans entiers de notre économie sur l’autel de la « compétitivité ».

Alors, entendre aujourd’hui Bruno Le Maire se plaindre que « Bruxelles tue l’Europe », c’est un peu comme voir un pyromane se lamenter de voir brûler une maison qu'il a lui-même incendiée.

Lire l’article en intégralité

Sur Fréquence Populaire, il n’y a pas de mur payant (paywall) : tous nos articles sont accessibles gratuitement.

Nous vous demandons simplement de créer un compte gratuit avec votre adresse e-mail. Cela nous permet de :
– vous prévenir de nos nouvelles enquêtes, émissions et articles,
– éviter la publicité et tout pistage intrusif,
– mieux comprendre combien de personnes nous lisent réellement.

Contribuer financièrement est facultatif : vous pouvez lire l’article sans payer. Mais si vous le pouvez, votre soutien nous aide à faire vivre un média libre et indépendant.

Créer un compte gratuit
Vous avez déjà un compte ? Se connecter
Vous souhaitez également nous aider à financer ce travail ? Découvrir les façons de nous soutenir .

Vous pouvez soutenir Fréquence Populaire en souscrivant à l’une de nos formules de soutien ou par un don ponctuel ou mensuel, en fonction de votre préférence.

Découvrir nos formules de soutien

Vous pouvez aussi faire un don en plus pour renforcer notre indépendance, via Tipeee ou notre formulaire sécurisé Stripe ci-dessous.

Via Tipeee

Soutenez Fréquence Populaire sur Tipeee
OU

Via Stripe

Fréquence Populaire est portée par une SCIC. Selon votre situation fiscale, vos soutiens peuvent ouvrir droit à une réduction d’impôt sur le revenu. Renseignez-vous auprès de l’administration fiscale.

Inscription réussie !

Connexion réussie, bon retour !

Merci ! Votre soutien à Fréquence Populaire a bien été enregistré.

Succès ! Vérifiez vos emails pour obtenir votre lien magique.

Vos informations de facturation ont bien été mises à jour.

La mise à jour de votre facturation a échoué.